Libre Parole Tranchaise

Ces dernières semaines, nous avons reçu les taxes foncières. Monsieur le Maire, lors du dernier conseil municipal, nous avait annoncé fièrement ne pas les avoir augmentées. C'est vrai en pourcentage, mais l'assiette de calcul a été revalorisée, d'où une légère augmentation. Ce dernier n'a pas oublié de nous faire remarquer la nouvelle taxe due au GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). Le GEMAPI est un regroupement de communes ayant les compétences relatives à la protection des inondations et des submersions (loi de décentralisation de 2015). En réponse à une de mes questions relatives à son absence lors du vote de cette nouvelle taxe, il m'a répondu qu'il avait assisté aux commissions établissant cette taxe.... (invérifiable).  Par ailleurs, il a bien souligné que, n'ayant entrepris aucun travaux de protections à ce jour, il avait fait faire des économies à la commune, contrairement aux communes de l'Aiguillon ou de La Faute. Ces communes voisines ont engagé des fonds propres qui ne seront pas pris en compte dans la continuité des travaux de protections. Sur un plan comptable, c'est vrai, mais c'est jouer avec la chance et de ce fait, mépriser la sécurité des biens et des personnes.....submersion de toute la zone construite Porte des îles ? Rupture de la digue en béton datant des années 20 et submersion des campings voisins ? Mettre ce dossier sous le tapis après Xynthia a permis de gagner du temps et économiser de l'argent......

En dehors des împôts, une négociation très importante pour l'image sportive de La Tranche se fait sous le tapis....

M. Guitton, l'actuel Président du CNT (Cercle Nautique Tranchais) souhaite prendre une retraite bien méritée. C'est un homme à qui il faut rendre hommage pour son travail de très grande qualité depuis des années, travail qui a permis au CNT d'accueillir de multiples compétitions nationales et même internationales, propulsant ainsi une belle image de notre commune vers l'extérieur. La municipalité, par l'intermédiaire de la SPL (Société Publique Locale), va donc reprendre le matériel, les activités pédagogiques et festives du CNT. Des négociations âpres sont engagées. Des réserves financières prévoyant licenciements et déficits pour l'année 2019 sont également engagées, plongeant le personnel dans l'inquiétude. Après leur rencontre avec le Maire, certains personnels envisagent de partir. La négociation totale (matériels, frais de licenciements....) s'élèverait à hauteur de 190 000€.... payables en trois ans par la SPL.... La partie location continuerait de rester dans le giron du CNT. Comment la SPL va-t-elle financer cette somme ? Bénéfices du camping  municipal ? Subventions ? Recettes des cours ?

Sans vouloir être oiseau de mauvais augure, il me semble que la pédagogie n'est pas une spécialité de la SPL ; espérons qu'elle ne soit pas confiée fin 2019 en DSP ( Délégation de Service Publique) à une école de surf locale bien connue qui intervient déjà sur le skate-parc.... Espérons également que le plan d'eau ne devienne pas "waves-parc" pour concurrencer celui de l'Aiguillon. Autant de questions qui resteront sans doute sous le tapis un bon moment. Attention au réveil....

Autre sujet qu'il nous fut difficile d'appréhender est le projet de construction sur les terrains contigus à la mairie. L'objectif officiel de ce projet est de revitaliser et favoriser la mixité sociale et générationnelle en centre bourg. A priori, c'est un beau programme largement soutenu par le Conseil Départemental, qui y voit une nouvelle offre sociale à destination des jeunes ménages..... Pour ce faire, le Maire a signé une convention le 2 juillet 2018 avec l'EPF de Vendée (Etablissement Public Foncier) qui va acheter 924 m2 de terrain pour relayer les finances de la commune durant trois ans maximum.

L'EPF de Vendée a plafonné son engagement financier à 650 000 €. Cela ressemble à un prêt relais sans intérêts. Au bout de trois ans, la commune doit racheter le terrain, mais si le projet est abandonné ou grandement modifié, l'EPF peut cesser le portage du projet et revendre à un tiers qui n'est pas obligatoirement Vendée Habitat. A ce moment-là, la commune perd toute maitrise.... Si le projet évolue normalement, ce que l'on appelle requalification du foncier( géomètre, études du sol, architecte, déconstruction, permis de construire...etc), celle-ci va faire augmenter le prix de revient du terrain, provoquant un "déficit" estimé à 550 000€, puisque l'EPF doit revendre à la commune au même prix que le prix initial d'achat. Le Conseil Départemental, par l'intermédiaire de l' EPF, va financer 25% du déficit soit 137 000€.

Ce n'est pas tout à fait ce que le Maire avait expliqué en Conseil municipal... puisqu'il avait dit que la commune rachetait le terrain moins cher que si elle l'avait acheté seule....C'est une simplification rapide car si le projet reste le même, la commune paiera le terrain au prix d'achat actuel augmenté de 75% des frais  de requalification.... la subvention serait donc de 137 000 €        Mais que nous cache-t-on ?

La commune vient de racheter la partie du terrain bordant la place du centre-ville. Selon nos sources, le Maire aurait demandé d'étudier le déplacement de la mairie vers l'école de la mer.... Un projet immobilier beaucoup plus important se cacherait-il sous le tapis ?

A propos de l'école de la mer, cette dernière créée sous Louis XVIII, bien avant les lois de Jules Ferry, va vraisemblablement déménager. Une dynamique se met en place, après une hausse artificielle des effectifs tranchais (enfants hors commune acceptés sans compensation financière de la commune d'origine), après enquête auprès des parents d'élèves, après avoir souligné les difficultés d'accès liées à l'emplacement de l'école de la mer, après avoir fait travailler le Conseil des Sages et non la commission urbanisme. Le Maire a confié à un cabinet d'architectes l'établissement de plans pour une école de six classes. Le projet avance puisqu'il en est au niveau des allers et retours pour préciser les détails. Aucune information au Conseil municipal n'est donnée.... Cette hâte laisse présager des mouvements immobiliers.... sous le tapis...

L'Avis de Libre Parole Tranchaise

Pourquoi tous ces projets sous le tapis ? Quand on les observe, on perçoit rapidement qu'ils ne peuvent pas se réaliser avant la fin du mandat actuel. Le Maire serait-il candidat à sa succession ? A-t-il un dauphin ? Va-t-il parachuter un de ses amis politiques ? A-t-il  prévu de ne faire qu'une partie du prochain mandat ?

En tous les cas, ces projets risquent fort de supprimer des éléments urbanistiques (modification de la topologie) et architecturaux originaux (tels que la "tour de guet" en centre ville), propres à notre patrimoine historique en centre bourg....